
Évangéliser en toute simplicité
Accueillir
la laïcisation
de la société comme
une chance
« La sécularisation* nous fournit le cadre pour vivre ensemble dans la diversité de nos convictions. Elle met en avant la pluralité des convictions et le respect de l’autre, ce qui n’était pas le cas dans les sociétés anciennes, des sociétés marquées par une seule culture religieuse. Une culture sécularisée n’est pas une culture où la religion a disparu […] La liberté est la grandeur de notre culture sécularisée. »
Le cardinal Joseph De Kesel, propos recueillis
par Monique Baujard et François Euvé, 2021
* Processus de laïcisation selon lequel la laïcité garantit la liberté de conscience dont découle la liberté de manifester ses croyances ou convictions dans les limites du respect de l’ordre public. La laïcité implique la neutralité de l’État et impose l’égalité de tous devant la loi sans distinction de religion ou conviction.
Témoigner
par sa vie davantage
que par son verbe
« Les fidèles laïcs, en effet, sont « appelés par Dieu à travailler comme du dedans à la sanctification du monde, à la façon d’un ferment », en exerçant leurs propres charges sous la conduite de l’esprit évangélique, et pour manifester le Christ aux autres, avant tout par le témoignage de leur vie, rayonnant de foi, d’espérance et de charité. »
Jean Paul II, Christifideles laici, 1988
« La Société [de Saint-Vincent-de-Paul] est associée à la mission évangélisatrice de l’Église, par son témoignage visible en actions et en paroles. »
Règle internationale de la SSVP, article 7.2

Œuvrer à son échelle, auprès de personnes intéressées
« Chaque laïc devrait parler à ses amis qui sont un peu moins fervents, former des cercles excentriques. Il y a eu, par le passé, des synodes diocésains avec des mots dans les boîtes aux lettres et ça a eu son effet. Mais la concertation du peuple de Dieu, ça se fait beaucoup par les relations. Il faut que les gens investis en parlent à ceux autour d’eux moins investis, mais qui se reconnaissent dans l’Église. »
Sœur Véronique Margron
« Les Vincentiens ont le privilège d’encourager les signes de la présence du Christ ressuscité chez les pauvres et parmi eux. »
Règle internationale de la SSVP, article 1.11

Père Mathieu Dervaux,
Vicaire général, chanoine et curé modérateur
des paroisses de Cambrai (59)
©DR
« Les laïcs ont des compétences diverses et variées, par leur expérience, leur vie professionnelle, associative… Leur investissement est important là où ils s’engagent, dans leur famille, dans leur vie professionnelle et dans la vie de l’Église. J’essaie d’être ouvert à leurs propositions, de susciter leur initiative. Quand on leur fait confiance, ils donnent beaucoup de leur personne, c’est très riche. J’essaie, au sein des équipes paroissiales, d’encourager chacun à partager son chemin de foi, comment sa foi est devenue adulte et comment il a pris à cœur de la faire vivre. Ça permet de vraiment se connaître, ça change la relation. Je trouve qu’on ne le fait pas assez entre laïcs, ni même entre prêtres. »




Daniel Moukoury,
Bénévole de la Société de Saint-Vincent-de-Paul
du Plessis-Trévise (94)
©DR
« Je pense que j’ai toujours baigné dans la croyance et la pratique religieuse. Donc, c’est un automatisme pour moi de chercher toujours à aider l’autre, que je fasse partie d’une association ou pas. Je pense que si je dois me référer à mes principes religieux ou même dogmatiques, je dirais que le Christ, la religion, Dieu… ne nous demandent pas seulement de prier, pas seulement d’invoquer leur nom en pensant que ça nous amènera au paradis. Il faut allier la pratique à la prière. Pour moi, il est essentiel de se sentir utile et de porter sur notre institution un regard critique. »
SUITE DU DOSSIER "ÉGLISE ET SOCIÉTÉ : QUELLES VOCATIONS POUR LES LAÏCS ?"
Église et société : quelles vocations pour les laïcs ?
Les laïcs, membres de l’Église par leur baptême, qui participent à la mission de l’Église au cœur de la vie de la société, semblent être au centre de la stratégie du pape François pour réformer l’Église. Leur parole, s’ils s’en saisissent à l’occasion du Synode 2021-2023, peut transformer son visage pour les décennies à venir.
Interview du père François Glory
Le père François Glory, prêtre des Missions étrangères de Paris (MEP), a passé 35 ans au Brésil. Il en tire une expérience communautaire inspirante, qui influence son regard sur une Église en crise, vouée à choisir entre inertie destructrice ou réformes en profondeur.