NOTRE HISTOIRE
François Lallier
Le « Réveil catholique »
de son temps
Étudiant, puis avocat et Secrétaire général de la SSVP naissante
à Paris, François Lallier a été, avec Frédéric Ozanam, un des artisans du Réveil Catholique de la 1re moitié du XIXe.
En langage sportif, on dirait aujourd’hui de François Lallier qu’il est un « pilier », celui sur qui on peut compter : fidèle en amitié, bon élève et étudiant brillant, à l’aise dans les règles et les conventions sociales, de bonne éducation, très religieux doté d’une foi profonde : « L’Église a été instituée pour le bien des hommes » dit-il. C’est aussi un jeune homme sensible, conscient de ses faiblesses et de son imagination. Il est très marqué par la mort de sa mère, il a alors 10 ans : « Je donnerais volontiers toute l’humanité pour y retrouver ma mère. » Il passe sa jeunesse à Joigny dans l’Yonne où il est né en 1814 de parents bourguignons qu’il quitte à 15 ans pour Paris.
Le combat des deux amis
en deux phrases
François Lallier : « Tout le monde doit être sur le champ de bataille » et « Nous n’avons besoin de nous préoccuper que d’une seule chose : faire la volonté de Dieu. »
Frédéric Ozanam : « Le combat pour la vérité : la cause de la foi est celle que je tiens par les racines de mon cœur. »
La 1re partie
de sa vie à Paris
C’est là, en 1832, qu’il rencontre Frédéric Ozanam au cours de droit à la Sorbonne. Il devient « le plus cher ami dont l’exemple était un bien grand encouragement pour nous tous. » dira Frédéric Ozanam.
Il s’ensuit une amitié d’une importance première dont ils s’entretiennent dans de nombreuses lettres, tout au long de leur vie : une amitié de jeunes chrétiens, une amitié qui partage tout, une amitié qui a du cœur, une amitié qui attire autour d’eux un cercle fraternel et chaleureux.
Au début de 1833, dans la Conférence d’histoire où se retrouvent la « gent lyonnaise » et quelques amis, ils sont saturés des controverses et prennent conscience de leur devoir « de ne pas rester les bras croisés devant la misère du peuple… et de mettre leur foi sous la protection de la charité… ». C’est la naissance, le 1er avril 1833, de la Conférence de Charité.
François Lallier y joue un rôle premier dans les orientations à donner à la SSVP comme Secrétaire général à Paris jusqu’en 1839 sous les suggestions de Frédéric Ozanam.
« Il y consacrera tout son zèle et toutes ses forces. ». Ils ont été tous les deux les « Anges gardiens » de la société naissante : l’utilité de l’association, l’organisation et les règlements des Conférences, les rapports avec le clergé, pour « donner à l’œuvre un caractère profondément chrétien et absolument laïc. »
La 2e partie de sa vie à Sens de 1839 à 1886
François Lallier s’installe à Sens en 1840 comme Juge suppléant au Tribunal civil. Il se marie, il a alors 25 ans. Il sera souvent éprouvé dans sa vie familiale par la perte d’enfants et de petits-enfants : « J’avais 2 enfants, le Bon Dieu a voulu m’éprouver…Soumettons-nous à sa volonté sainte. Offrons à Dieu ces larmes amères comme un tribut qui doit racheter bien des fautes… ».
Ils ont été à la hauteur de cette époque unique. Ils ont su en discerner les signes des temps.
Il fonde la Conférence de Sens en 1844 et deviendra, pour le reste de sa vie, juge et président du Tribunal de Sens.
Les artisans du Réveil Catholique des années 1834-1848
François Lallier et ses amis parisiens voient le jour au moment où l’Empire s’effondre, la révolution industrielle est en marche, et dans la société française déchristianisée les temps sont au romantisme. Dans la Conférence d’histoire, ils s’opposent au Capital de Karl Marx et au Saint-Simonisme. Ils ont compris la révolte de l’individu à travers celle des Canuts à Lyon. À Paris, ils vont construire une page éblouissante de jeunesse avec Sœur Rosalie : « La conférence de charité » et avec Lacordaire : « Les conférences de Carême de Notre-Dame ».
Ils vibrent à l’unisson de toutes les souffrances car leur temps pousse des cris. Ils ont la foi : ils la manifestent par leurs œuvres et veulent des prédications entraînantes. C’est le temps nouveau de la charité et « l’affaire de Dieu » dira Ozanam. Ils sont montés dans les pauvres chambres d’ouvriers, ils ont secouru des familles malheureuses, ils ont connu l’enthousiasme des rencontres entre jeunes et une grande amitié qui invitent au courage et à la responsabilité. Ils ont été à la hauteur de cette époque unique. Ils ont su en « discerner les signes des temps. » Le Réveil catholique de leur temps, c’est le réveil de l’esprit religieux et chrétien par les œuvres. En 1848, il existe 282 Conférences regroupant 8 000 membres. La SSVP est le principal vecteur de la reconquête des élites de la société dans de nombreuses villes de France. Le catholicisme est à la mode presque autant que le romantisme.
Par Philippe Menet, bénévole à la Société
de Saint-Vincent-de-Paul
et lauréat du Concours Littéraire
International 2018
EN SAVOIR +
Année Lallier 2018
Les résultats du deuxième Concours Littéraire International « la Première Conférence – Année Thématique Internationale de François Lallier » ont été annoncés le jour de la fête du bienheureux Frédéric Ozanam.
Les trois lauréats 2018 sont Philippe Menet (Paris), Luciana Moreira (Sao Paulo – Brésil) et Patricia Onuoha (Okigwe – Nigéria). Le Conseil Général a reçu 23 travaux envoyés par des confrères des continents suivants : 3 d’Europe, 8 d’Afrique et 12 d’Amérique.