Le cercle vertueux du don
Comment aider son prochain de manière durable, efficace et désintéressée ? Si la volonté de bien faire nous guide, il arrive parfois que nous nous heurtions à nos propres limites (fatigue, découragement, démarche narcissique…). Une relecture de son action peut être nécessaire pour revenir à la source de son engagement et raviver la flamme de notre motivation. Quelques pistes de réflexions pour nous y aider…
MICRO-TROTTOIR
Thibault Farrenq,
cofondateur de la Nuit du Bien Commun
En tant que donateur, ce qui me plaît et m’intéresse, c’est de savoir ce qui est fait au quotidien par les membres de l’association et les bénévoles d’une œuvre et l’impact de leur action. Je ne veux pas qu’on me raconte seulement la grande histoire que l’on arrive assez bien à lire sur une brochure. J’ai envie qu’on m’explique concrètement à quoi sert mon don dans cette grande histoire, afin de trouver ma place dans cette œuvre et dans cette action. Tout le monde peut donner. La philanthropie n’est pas réservée aux grands patrons, dès que l’on a un revenu, on peut faire un effort, la notion de sacrifice est importante, et se dire « j’ai la chance d’avoir un emploi, à mon tour de redistribuer et partager ce que j’ai reçu ».
Eurielle Renaud
Dans le cadre de mes études et du choix d’un projet social, j’ai choisi de m’engager comme bénévole auprès de la paroisse de la cathédrale d’Angers. Depuis un an, une fois par mois environ, nous sommes une équipe de trois personnes à aller à la rencontre des personnes de la rue. Un café, une soupe chaude pour les aborder, nous échangeons avec eux. Des liens se créent au fur et à mesure des tournées. Cet engagement est une expérience du don de soi. Ce temps pris pour les autres est réellement enrichissant, les discussions et le contact que nous avons avec ces personnes de la rue m’apportent beaucoup. Chaque tournée de rue est différente mais l’occasion de se confronter à une autre réalité de vie reste la même.
Jean Kerhoas
J’ai basculé en 2014 dans le monde associatif après une carrière dans le privé, afin de boucler ma vie professionnelle autour d’un projet humain et pétri de sens. Je suis « fundraiser » au sein de l’association Ma chance moi aussi. Je cherche des financements pour développer nos actions. Nous accompagnons depuis cinq ans de jeunes enfants issus de familles en difficultés éducatives dans les quartiers prioritaires. Le secteur associatif est devenu mon univers, avec chaque jour, la découverte de relations humaines fortes et enrichissantes et la joie de créer de la valeur et du lien au service de tous, aligné sur le message de l’Évangile au service des plus pauvres.
Margaux Besson
J’ai été bénévole trois ans avant d’être salariée de Fraternité en Irak, donc j’avais moi aussi des habitudes à changer. Je crois qu’il faut être patient, et humble ! La première année, je n’ai pas fait attention à me préserver, de peur de froisser les bénévoles. Du coup, mon directeur m’a forcée à partir en vacances, et il a eu raison : j’en faisais trop. Pour que cela se passe bien ensuite, j’ai trouvé des compromis : je ne transige pas sur mes vacances mais j’essaie d’être plus souple sur les soirées et les week-ends. Et surtout je communique sur mes (in)disponibilités le plus clairement possible.
SUITE DU DOSSIER "TOUS ACTEURS D'UNE MÊME CHAÎNE DE SOLIDARITÉ"
Tous acteurs d’une même chaîne de solidarité
Ils sont bénévoles, volontaires, salariés, donateurs, ou travailleurs sociaux… Ces différents acteurs forment une même chaîne de solidarité au service du bien commun. Quels sont leurs motivations et les défis à relever pour optimiser ensemble, l’efficacité de leurs actions ?
« Le souci de l’autre est inscrit dans le cœur de l’homme »
Thérapeute et psychanalyste, Jean-Guilhem Xerri s’est longtemps engagé auprès des personnes de la rue. Auteur de nombreux ouvrages, il a reçu le prix Humanisme chrétien. Pour Ozanam magazine, il explique les raisons qui nous poussent à nous engager, des déterminismes culturels à l’anthropologie chrétienne…
