
L’essentiel ? Bien vivre son bénévolat
Voici quelques repères pour déceler les signes d’épuisement et d’épanouissement.


MICRO-TROTTOIR
Sophie,
Caluire-et-Cuire (69)
Nous étions jeunes mariés quand un accident a laissé mon mari lourdement handicapé, en 1998. Portée par ma foi, j’ai résolu de tout faire pour préserver notre bonheur malgré l’épreuve. Tout… et sans doute trop. Pendant 5 ans, la femme que j’étais s’est effacée pour se faire aide-soignante, chauffeur, aidante. Jusqu’à ce que je réalise que je n’étais pas à ma juste place. J’ai alors accepté de recourir à des aides extérieures. Dans la foulée, je suis tombée enceinte, ce que nous attendions vainement. Depuis, je n’hésite plus à me faire aider, ainsi que j’en témoigne dans mon livre. Je rentrerai avant la nuit, Sophie Barut, Nouvelle Cité, 2018.
Isabelle,
Clermont-Ferrand
Pour fêter mes 50 ans, je me suis accordée une année de break. Mère de 5 enfants, très investie ici et là, perfectionniste et volontaire, je souffrais de n’être jamais disponible. J’avais envie de m’ouvrir davantage à l’imprévu de Dieu et des autres. J’ai mis entre parenthèses tous mes engagements, j’ai approfondi ma vie d’oraison et j’ai laissé les choses venir à moi. Le repos, ce n’est pas tout stopper, c’est cesser de tout faire à la force du poignet. Cette année jubilaire a été très bénéfique et m’a permis de m’adonner à une activité artistique, de trouver un job passionnant et de reprendre une activité bénévole.
Jocelyne,
Présidente de Conférence à Clermont-Ferrand
Voilà une quinzaine d’années que je suis très impliquée à la SSVP. Passée la première décennie, j’ai ressenti un véritable essoufflement. Cet engagement devenait pesant, grignotait ma vie personnelle. J’ai appris à déléguer davantage et à faire confiance aux bénévoles : s’ils ne font pas comme moi, ils n’en seront pas moins efficaces ! Cet ajustement m’a permis de garder foi en ma mission. Et la prière me fait tenir, me donne l’énergie nécessaire. Est-ce que l’on n’est pas d’abord des serviteurs du Christ ?
Olga,
Présidente de la Conférence de Pontoise (95)
Engagée à la SSVP depuis des années, je peux témoigner qu’on peut vite se trouver dépassé si l’on manque de vigilance. J’ai maintes fois été prise dans une spirale de services à rendre sans parvenir à y mettre un frein. Quelle parade à cela ? Apprendre à poser des limites et s’appuyer au maximum sur les services sociaux. À Pontoise, nous avons instauré une réunion mensuelle avec eux. Nous misons aussi beaucoup sur le travail en équipe, en réunissant la Conférence tous les 15 jours. Deux points sont essentiels : la formation des bénévoles et la constitution de binômes pour les visites.
SUITE DU DOSSIER "OSER LE REPOS ! "
Oser le repos !
S’il y a incontestablement plus de joie à donner qu’à recevoir, il arrive qu’un dévouement excessif conduise à l’épuisement, voire au burn-out.
Interview d’Étienne Grieu
Le jésuite et théologien Étienne Grieu a participé à la revitalisation des services de la charité en France par Diaconia 2013.