Marie-Salomé :
“Un coup de souffle »

MARIE-SALOMÉ vit à Nantes où elle a rencontré des Vincentiens il y a presque un an alors qu’elle connaissait une grande précarité. Aujourd’hui, avec eux, elle est devenue bénévole pour donner à son tour ce qu’elle a reçu.

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J ’ai vécu une très belle expérience avec les bénévoles et je continue encore à présent à recevoir leur soutien. C’est une amie qui m’en a parlé et qui m’a fait les rencontrer. Cela faisait 4 ans que je connaissais des galères à l’étranger et en France, je tournais en rond… Je n’avais plus de travail et même plus de quoi manger. Je n’arrivais pas à demander encore de l’aide à ma famille qui habite ici. J’ai été accueillie par différents bénévoles. Plus tard, il sont venus chez moi me rencontrer alors que j’étais toute recroquevillée… Et depuis, c’est la transformation ! Au départ, je ne comprenais pas comment cette femme, Joëlle, bénévole, se déplaçait jusqu’à moi, juste pour moi… Elle me donnait de son temps. Nous parlions de tout. Je suis croyante et nous parlions de spiritualité ensemble. 

J’ai ressenti que je pouvais être importante, que je pouvais compter pour des personnes autour de moi 

Marie-Salomé et son groupe lors du pèlerinage vincentien à Lourdes en octobre 2018.

C’était une bouffée d’oxygène énorme, un coup de souffle… Je ne sais pas comment l’exprimer… mais cela m’a relevée. Elle a senti ma détresse : le fait d’avoir été maman de plusieurs enfants avec un frigo toujours plein et de me retrouver seule aujourd’hui avec un frigo vide. J’avais touché le fond.

Son écoute est sans jugement

Depuis presque un an, Joëlle est devenue un peu comme une amie : son écoute est sans jugement. Elle ne me donne pas de réponse comme si elle était persuadée que j’avais tout en moi pour y répondre. Cela me faisait du bien que quelqu’un m’écoute vraiment. Et pas quelqu’un de ma famille. Car parfois, on n’a pas envie de parler à l’un des siens. Il m’arrivait de me confier à mon médecin sauf qu’il n’avait pas tout ce temps à m’accorder. Mes conversations avec Joëlle m’ont apporté beaucoup de sérénité.
Le départ pour Lourdes était pour moi la continuité des gestes de bienveillance des Vincentiens. Cela m’a beaucoup aidée à avoir plus confiance en moi ! C’était la deuxième fois que j’y allais. Mais rien à voir avec la première fois où j’y étais avec ma famille et constamment en conflit car j’étais démunie. Là, en octobre dernier, je venais de vivre une rupture le matin même avec mon compagnon. J’étais très mal dans le car mais j’ai ressenti une force grâce aux chants, au chapelet et aux prières que nous avons fait tout au long de notre voyage. Je n’avais jamais vu cela ! C’était très harmonieux et paisible. 

Je me suis dit que si je m’en sortais, je m’engagerais comme bénévole pour venir à mon tour en aide à ceux qui en ont besoin. Et puis j’ai réussi pour la première fois de ma vie à me confesser, c’était très émouvant et j’ai beaucoup pleuré.C’était une bouffée d’oxygène énorme, un coup de souffle… Je ne sais pas comment l’exprimer… mais cela m’a relevée. Elle a senti ma détresse : le fait d’avoir été maman de plusieurs enfants avec un frigo toujours plein et de me retrouver seule aujourd’hui avec un frigo vide. J’avais touché le fond.
C’est un bénévole que j’avais connu pendant le voyage, qui est venu me demander si je voulais aller avec lui très tôt, à 6 h du matin, à la Grotte pour prier : c’est là qu’il m’a encouragée à aller rencontrer un prêtre. Puis tous ces chants joyeux ensemble, les conférences, les témoignages et la procession pendant laquelle je tenais un flambeau, j’ai ressenti que je pouvais être importante, que je pouvais compter pour des personnes autour de moi. Et il faut que je vous dise : mon compagnon est venu me chercher à notre retour à Nantes. Depuis, nous sommes ensemble. Cette rencontre est mon miracle avec les autres choses que j’ai faites à la Société de Saint-Vincent-de-Paul.

Ne pas passer à côté de Lui

La prière vincentienne est belle. Il faudrait la dire plus souvent. J’aimerais qu’on apprenne à prier tous ensemble, toujours plus, les bénévoles et nous. Nous devrions proposer plus souvent aux personnes visitées, après avoir discuté avec elles :

« Cela vous dirait que l’on prie ensemble ? » Notre association doit proposer cela : parler de la vie, parler de la mort, des questions qu’on se pose et de prier peut-être ensemble. C’est important. C’est tellement complexe l’univers. Il y a un Dieu qui a créé tout ça et il faut bien parler de Lui, s’interroger ensemble sur Lui. Il faut nous aider les uns les autres à ne pas passer à côté de Lui… Il ne s’agit pas de réciter des prières mais de se demander comment elles nous parlent, nous portent ; bref, de dialoguer avec Lui grâce à elles. Je suis devenue maintenant bénévole et c’est cela que j’ai envie de faire avec les Vincentiens. » 

La Démarche Fraternité
à la SSVP

Comment faire pour que nos Conférences et Associations spécialisées soient des lieux où chacun s’exprime toujours plus ? Comment recueillir la parole, la prière de ceux que nous rencontrons ? Certainement en inventant des façons d’être et de faire innovantes. Pour vous y aider, Le Guide pratique pour vivre la diaconie est en vente sur : www.boutique.ssvp.fr

Plus d’infos emilie.chanson@ssvp.fr

Propos recueillis par Émilie Chanson, Chargée de mission Démarche Fraternité

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